Le blog de Steph

Le mécénat culturel en Belgique, pas assez intéressant pour les donateurs ?

Pour éviter toutes confusions commençons par une petite définition. Selon le site « Définition Marketing », « le mécénat est un soutien financier ou matériel apporté par une entreprise ou un particulier à une action ou activité d’intérêt général (culture, recherche, humanitaire…).  Le mécénat se distingue généralement du sponsoring ou parrainage par la nature des actions soutenues et par le fait qu’il n’y a normalement pas de contreparties contractuelles publicitaires au soutien du mécène. »

En deux mots, il s’agit donc d’une bonne action au service de tous. Mais quelle est réellement la situation en Belgique ?

La Fondation Roi Baudouin et Faro, son interface flamande culturelle ont tenté de faire le point lors de trois colloques sur le sujet en 2016 et début 2017.

Les chiffres sont éloquents, en Belgique, la protection du patrimoine et l’éducation à la culture ne constituent qu’1 % du secteur choisi par les donateurs, loin derrière le médical (29%), l’aide aux plus démunis ou à l’action humanitaire (21%).

Chiffres différents chez nos voisins français, où pour l’année 2015, 24 % des entreprises engagées dans le mécénat ont choisi la culture. Et 15% du budget global du mécénat est consacré à ce secteur. Cette tendance peut trouver des explications auprès de la loi du 1er août 2003 où une déduction fiscale de 60% du montant de leur don (dans la limite de 0,5% de leur chiffre d’affaires) s’applique pour les entreprises qui font des dons à des structures d’intérêt général. Vous l’aurez compris… cette mesure n’est pas en application chez nous.

Pour confirmer ce triste constat il suffit d’entreprendre des recherches sur le sujet sur internet.  Excepté Prométhéa, cas que j’aborderai un peu plus bas, les autres résultats de recherche se référent majoritairement à du mécénat culturel en France.

Dominique Allard, directeur à la Fondation tient tout de même à tempérer ces observations. Selon lui et même si les chiffres ne sont pas très encourageants, il y a tout de même de plus en plus d’acteurs engagés dans la philanthropie, tels les fondations privées, les amis des institutions… La fondation Roi Baudouin met par ailleurs des outils àdisposition des organisations qu’elle soutient pour favoriser les subsides (les fonds, les comptes à projets…).  Mais il est tout aussi crucial qu’il y ait des entreprises vers qui se tourner pour développer le mécénat culturel. Prométhéa est l’une de ses entreprises.  Cette structure a pour mission le développement du mécénat d’entreprise dans le domaine de la Culture et du Patrimoine. Principale référence en Belgique en matière de mécénat, Prométhéa favorise les échanges entre les différents acteurs du mécénat issus des mondes politique, économique et culturel et accompagne les entreprises dans leur stratégie de mécénat.

Les entreprises ont dès lors de réelles possibilités de mécénat en Belgique. Si le politique pouvait donner le dernier coup de pouce d’aide fiscale, c’est toute une économie qui en profiterait. Car comme dirait André Malraux,  «La culture… c’est ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers.».