« Le nom D.D. Trans est un pseudonyme que Frank Tuytschaever a emprunté à une société de transport aujourd’hui disparue. Ses débuts sont une exposition collective organisée par Dirk Snauwaert en 1990 au CC Gildhof à Tielt. En 2005, il renonce à être artiste mais en 2014 il prépare son come-back.
Le travail de l’artiste porte sur la transformation : au jour le jour, des objets souvent domestiques sont sortis de leur cadre et, après une petite modification, sont transformés en œuvres d’art. Le résultat est formel, poétique ou drôle à la fois. Il s’agit généralement de changements minimalistes. Un protecteur de porte en caoutchouc au centre d’une galerie vide devient une pierre d’achoppement, des crochets à viande en métal forment un cœur ou un porte-chapeau est fait de cintres. L’artiste trouve son inspiration dans les magasins de bricolage. Son vocabulaire comprend du papier de cuisine, des brosses à récurer et des raclettes. Il ne rompt pas radicalement avec son passé mais reprend là où il s’était arrêté. Certaines idées reviennent après toutes ces années mais ont été élaborées plus en détail. » Sam Steverlinck
La Collection Herbert se concentre sur l’avant-garde internationale entre 1968 et 1989. Ces deux dates balisent le cadre dans lequel la Collection se situe et représentent des moments charnières : la révolte étudiante de 1968 comme symbole d’un monde utopique et la chute du mur de Berlin en 1989 qui signifiait la fin de ce rêve.
En 1973, 64 Lead Square de Carl Andre (1969) est la première œuvre à entrer dans la Collection. Mais les racines remontent à la Collection Tony Herbert (1902-1959), le père d’Anton Herbert. Tony Herbert est l’un des plus importants collectionneurs de l’expressionnisme flamand et sa vaste collection comprenait des œuvres de Constant Permeke, Gust De Smet, Jean Brusselmans, Edgard Tytgat, Rik Wouters et Frits Van den Berghe.
Après le décès de Tony Herbert, Annick et Anton Herbert auraient pu poursuivre le développement de cette collection. Ils choisissent d’emprunter une autre voie. Fernand Spillemaeckers exerça sur eux une grande influence à cet égard en leur faisant découvrir l’avant-garde artistique qu’il représentait avec la Galerie MTL.
Les artistes choisis par Annick et Anton Herbert ont en commun la mise en question de la définition traditionnelle de l’œuvre d’art, de la fonction de l’artiste et du monde de l’art. Aux côtés de Carl Andre, on retrouve parmi eux Sol LeWitt, On Kawara, Lawrence Weiner, Marcel Broodthaers, Gilbert & George, Mario Merz, Art & Language, Giulio Paolini, Robert Barry, Gerhard Richter et Bruce Nauman.
À partir des années 1980, les changements sociaux entraînent un nouveau défi pour la Collection. Outre le Minimal Art, l’art conceptuel et l’Arte Povera, la nouvelle génération fait son entrée dans la Collection avec entre autres Thomas Schütte, Franz West, Martin Kippenberger et Mike Kelley. L’esprit critique qui se dégage de l’œuvre de ces artistes est la continuation manifeste de l’engagement pris par la Collection dans les années 1970.